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La chapelle de Bodonou, témoin de 5 siècles d’histoire (XVIème siècle)

A2. 2. Chapelle de BodonoùA quatre kilomètres au nord de Castel-Nevez, au milieu d’une zone marécageuse entre Guilers, Saint-Renan et Plouzané, se dresse l’un des édifices les plus anciens de Plouzané : la chapelle de Bodonoù. Cette petite chapelle, à l’architecture si particulière, abrite un patrimoine unique.
L’origine du nom même de Bodonou n’est pas clairement définie. Il pourrait s’agir d’une contraction de Bot Gouesnou, c’est à dire Le village de Gouesnou.

Edifiée probablement au début du XVIeme siécle la chapelle était alors deux fois plus longue qu’aujourd’hui, le clocher à double flêche surmontant le milieu de l’édifice. Au début du XIXeme siècle, la chapelle tombait en ruine. Restaurée en 1823, elle fut réduite de moitié, le clocher se retrouvant ainsi au dessus du chœur, lui même adossé au majestueux arc central de l’ancienne chapelle ce qui donne à l’ensemble une allure singulière pour la région.

A l’intérieur, une grande statue de la Vièrge à l’enfant en Kersanton polychrome, classée à l’inventaire des monuments historiques, et cinq statues plus petites datant des XVIeme et XVIIème siecle en bois polychrome constituent des éléments importants du patrimoine Plouzanéen.

Bodonou 1Le pardon de Bodonoù, qui est célébré depuis cinq cents ans le dimanche qui suit le 8 septembre, marquait autrefois la fin des moissons. On y venait à pied de Plouzané, mais aussi de Saint-Renan et de Guilers, assister à la messe le matin, puis à la procession et aux vêpres l’après-midi. Dans les années 1970, une fête bretonne était aussi organisée le samedi soir et se terminait par un fest-noz. Aujourd’hui, on y célèbre toujours la messe en plein air. Elle est suivie d’un repas pris en commun, puis dans l’après-midi, de jeux, de chants et de danses bretonnes. C’est un rendez-vous incontournable pour les chrétiens de l’ensemble paroissial mais aussi un moment chaleureux pour tous les plouzanéens.

La chapelle de Bodonoù est ouverte tous les dimanches et jours de fête de 14h à 17h en été et de 14h à 18h en hiver.

La légende de Bodonoù

En ce temps là, la peste ravageait notre pauvre pays : les morts s 'entassaient sur les morts, et les survivants, craignant la contagion, n'osaient les enterrer. De ce fait, tout commerce était suspendu, les marchés n'avaient plus lieu et les routes étaient désertes. Seuls quelques meuniers, ne connaissant que leur devoir, ou tentés par l'âpre désir du gain, continuaient leur travail d'aller chercher le grain a domicile et d'y apporter la farine...
Un de ceux-ci, un jour, trouva sur sa route une belle dame, dont les petits souliers fins n’osaient braver la boue des chemins défoncés.

Bodonou 5La belle dame I ‘interpella :

  • Meunier, meunier, ne pourrais tu pas m'offrir une place sur tes sacs de grains ?
  • A votre bon vouloir, ma belle dame ! Montez, montez mais où allez-vous ?
  • Plus loin que tu ne vas toi-même, meunier. Mais je m'arrêterai là où tu t’arrêteras.

La belle dame monta et son poids sembla avoir allégé la charge du petit cheval qui trottait, trottait, comme un vrai bidet breton qu'il était. Et la conversation s'engage. La belle étrangère apprend I'épidémie qui ravage le pays; elle apprend que son conducteur, le meunier, a perdu sa femme et ses enfants de la terrible maladie, bref elle connaît dans tous ses détails la grande pitié de ce coin de Bretagne… Et elle s 'apitoie.
Subitement à un endroit de la route, le plus défoncé et le plus boueux, elle prie le meunier d'arrêter son cheval pour qu'elle descende….

  • Mais, ma belle dame, nous ne sommes pas arrivés.
  • Je veux descendre
  • Pas ici, voyons, vous enfonceriez dans la boue jusqu'aux genoux
  • Meunier, meunier; ne t’inquiète pas. Descends-moi.

Le meunier s'arrête. Alors la belle dame :

  • Meunier, tu fus bon, et charitable. Pour te récompenser je te promets que la peste ne dépassera jamais cet endroit-ci. Et tu peux avoir confiance en moi : je suis Notre-Dame de Bodonoù !