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La fontaine du Cloître et l'histoire de Saint Sané (XVIIème siècle)

Blottie dans un coin de verdure, à l’écart des habitations du Bourg, la fontaine de Saint Sané témoigne des croyances qui ont donné son nom à notre commune : Plouzané, Le lieu de Sané.Elle est là, discrète.saintsan1

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La paroisse porte en effet le nom de son fondateur, Sané (ou Senan), qui a vécu au  Vème Siècle. Les récits transmis racontent que Sané, moine-évêque originaire d’Hybernie (Irlande), atteignit les côtes Bretonnes à Plougonvelin, près d

e Berthaume. À son arrivée, il évangélisa les habitants de Plouzané et de Locmaria-Plouzané. Avec l’aide de ses compagnons, il construisit son monastère au lieu-dit appelé aujourd’hui  « Ar C’hloastr » (Le cloître).

Il se raconte qu’un coup de crosse donné par notre moine dans les terres du cloître fit jaillir une source. Saint Sané devint alors le patron de la Paroisse. Certains y voient là l’origine de la fontaine toujours abondante, située au bo

ut d’un chemin de la rue du cloître. D’autres y voient une légende pour justifier la construction de ce petit monument du patrimoine communal.

Cette très belle fontaine est de forme ogivale et s’appuie sur un pignon en contre-courbe et surmonté d’une croix. À l’intérieur, au-dessus du réservoir accessible par trois marches, une niche abritait la statue du Saint local. Sur le muretin qui clôt le monument devant la fontaine, se trouve une statue en Kersanton de la Vierge. À l’envers du pignon on lit : « FONTES BENEDICITE DOMINO », qui signifie « Fontaines bénissez le Seigneur ».

La fontaine demeure discrète, trop discrète. Elle a même failli disparaître à une époque où son bassin apparaissait davantage comme un danger. Après l’avoir, dans un premier temps, comblée de terre et  de pierres, on a tenu à la placer sous les barreaux d’une grille verrouillée. Plus tard, la fontaine devint un lavoir encore largement utilisé jusqu’au début des années 1960, puis tombé en désuétude. Il jouait alors un rôle important car il constituait un haut-lieu de la sociabilité féminine. L’eau qui s’échappait du lavoir s’en allait, par un système complexe de canaux, irriguer les prairies. Aujourd’hui, le drainage s’est substitué à l’irrigation.

 

La Troménie ou « Tro Ar Ménihy »

Tous les ans, lors du dimanche de la Pentecôte, la Troménie réunissait les fidèles des deux paroisses voisines, Plouzané et Locmaria-Plouzané. Ce jour-là, tôt en matinée, bravant éventuellement la pluie et le vent, les deux processions riches de bannières, de statues et de croix, marchaient à la rencontre l’une de l’autre. A la limite territoriale des paroisses, au pont de la rivière de Kerargroas, les cortèges fusionnaient en intercalant les enseignes.

La Troménie proprement dite pouvait alors débuter au chant du cantique de Saint Sané. Son parcours empruntait successivement le chemin de Coat Omnès, puis de l’école Ste Anne, bifurquant ensuite par la route de la Trinité avant de reprendre le chemin de Lannilis. Arrivés sur les lieux de la fontaine, tous les fidèles franchissaient les marches d’accès en prenant le soin de s’humecter les yeux avec l’eau de la source bénie. Le cortège reprenait alors la direction de l’église en passant par Landréan.

La source était naguère consultée pour connaître l’avenir des enfants gravement malades. Saint Sané est également invoqué pour aider les petits enfants à apprendre à marcher.